Kenya : Kibaki proteste contre une lettre de menace américaine

Le gouvernement américain s'inquiète plus pour un millier de morts kényans que pour plus de 5 millions de morts Congolais et Rwandais! Un mort est toujours un mort de trop, mais dans les priorités américaines la vie des Congolais et des Rwandais ne pèse pas lourd! Entretemps Paul Kagame, le boucher des Grands Lacs, est en train de parader aux Etats Unis sous le parrainage de l'homme qui a fabriqué le monstre, Bill Clinton.

NAIROBI, 26 septembre (Xinhua) -- Le président kenyan Mwai Kibaki a écrit samedi une lettre de protestation à son homologue américain Barack Obama, dans laquelle il a exprimé son mécontentement et son inquiétude sur l'envoi d'une lettre de menace par un officiel américain à 15 personnalités kenyanes.

Dans une déclaration rendue publique à Nairobi, M. Kibaki a indiqué que cette lettre adressée à certains ministres, parlementaires et secrétaires permanents n'était conforme au protocole international dans la gestion des relations entre les pays amicaux.

L'ambassadeur des Etats-Unis Michael Ranneberger au Kenya a affirmé jeudi qu'une lettre signée par le sous-secrétaire américain chargé des affaires africaines, Johnnie Carson, avait été envoyée à 15 officiels kenyans.

La lettre précise que "les futures relations de ces personnes avec les Etats-Unis sont liées à leur soutien à l'application de l'agenda de réforme et à leur opposition à l'utilisation de la violence", a fait savoir Ranneberger.

Le gouvernement américain n'a caché son mécontentement devant des problèmes que connaît le Kenya comme la corruption, la violence post-électorale et le retard dans la mise en oeuvre de l'agenda de réforme.

Ranneberger a déclaré que les mesures prises par son pays réflètent l'avis des plus hauts responsables du gouvernement américain, selon lesquels l'agenda de réforme doit être mis en oeuvre d'urgence, car cela est crucial pour la stabilité démocratique du pays.

Le Premier ministre kenyan Raila Odinga, adversaire du président Kibaki lors de l'élection présidentielle en décembre 2007, a indiqué vendredi, dans son discours prononcé à la John F. Kennedy School of Government, école de sciences politiques de l'université d'Harvard, que les Etats-Unis avaient le droit de punir des personnalités kenyanes qui bloquent la réforme.

Le gouvernement américain peut prendre des mesures "s'il est convaincu que ces personnes, auquelles il interdit de venir aux Etats-Unis, sont engagées dans l'impunité", a dit M. Odinga.

"Je suis une victime de l'impunité dans le passé", a-t-il déclaré, notant avoir été détenu trois fois pour au total trois ans.

M. Odinga est aux Etats-Unis pour participer à la 64e Assemblée généale des Nations Unies à New York en tant que représentant du gouvernement kenyan.

MM. Kibaki et Odinga, qui sont d'accord pour un partage du pouvoir après la crise post-électorale au début de 2008, ont promis d'introduire des réformes nécessaires dans le pays.

Les violences qui ont éclaté après l'élection présidentielle de décembre 2007 ont fait 1.200 morts et déplacé 350.000 personnes.