SOS: l'opposition rwandaise décimée
lu sur rwandanet
Plus on approche la date fatidique des élections au Rwanda du 9 Août 2010, plus le gouvernement du FPR (parti-état) multiplie les arrestations et assassinats des
membres de l'opposition sans oublier les journalistes qui veulent porter la lumière sur la dictature du FPR.
Pour mieux museler l'opposition, FPR a empêché l'inscription des partis d'opposition comme le FDU dirigé par Ingabire Victoire et Green Party dirigé par Frank Habineza, et pour couronner tout, le
FPR a envoyé ses membres pour démanteler le seul parti d'opposition enregistré à date à savoir PS-Imberakuri de maître Ntaganda.
La tactique est simple, il suffit d'accuser tout adversaire politique de divisionnisme et de révisionnisme ou d'organiser une milice anti gouvernement. Beaucoup d'opposants politique croupissent
en prison depuis belle lurette pour certains comme Niyitegeka Théonetse (il a osé donner sa candidature pour la présidence en 2003), Ntakirutinka (pour avoir voulu fondé un parti d'opposition
avec l’ex président Bizimungu Pasteur) sans oublier Mushayidi Déo.
Actuellement les chefs d'opposition à l'intérieur du pays ne sont plus libres de leurs mouvements. En effet, Victoire Ingabire qui représente le FDU ne peut plus se déplacer en dehors de la ville
de Kigali et son passeport a été confisqué, Ntaganda le président du PS-Imberakuri est actuellement en prison, le vice président du Green Party est porté disparu ou assassiné, et d’autres membres
de l'opposition croupissent aujourd'hui en prison.
Les journalistes aussi ne sont pas épargnés. Le journaliste Rugambage a été abattu à bout portant parce que, selon ses collègues du journal UMUVUGIZI, il menait une enquête sur la fusillade en
Afrique du sud du général Kayumba Nyamwasa et il suivait la piste de l’escadron de la mort du FPR envoyé en Afrique du sud pour faire le sale boulot.
La journaliste Uwimana Nkusi Agnès et sa collègue Saidati Mukakibibi du journal Umurabyo ont été arrêté parce qu'elles ont publié l'article sur le retour de Kigeli Ndahindurwa au Rwanda. On ne
peut pas passer sous silence l’arrestation de quatre généraux et la fuite du général Kayumba et du colonel Karegeya. On dirait plutôt la chasse à tout opposant potentiel, réel ou supposé et le
mettre hors état de nuire avant la mascarade de l'élection du 9 Août.
Avec ce climat, les élections au Rwanda s'annonce plus sombre que jamais dans l'histoire du Rwanda où tous les candidats de l’opposition ont été empêché de porter leurs candidatures à la
présidence, d'autres sont jetés en prison ou assassinés. Les journalistes qui osent critiquer le gouvernement du FPR sont tués à bout portant et d'autres journaux d'opposition sont bannis comme
le journal UMUVUGIZI et UMUSESO.
Seul le FPR et les membres des partis satellites du FPR à savoir le PSD, PL, PPC ont le droit de participer à ce mascarade d'élection qui aura lieu le 9 Août 2010 où tous les candidats de
l'opposition seront exclus.
L'on se demanderait, avec raison, ce que viendraient faire les observateurs neutres de l'ONU ou de l'union européenne ou d'ailleurs car les élections sans candidat d'opposition et sans
journalistes capable de critiquer le gouvernement servirait à quoi ? La réponse est simple: Légitimer la dictature du FPR.
Le gouvernement du FPR qui va sortir de cette mascarade d’élection, après avoir écarté toute l'opposition démocratique, sera-t-il vraiment légitime ? Est-ce que la population aura droit à faire
de manifestation pour dénoncer cette imposture du FPR ? Rien n'est moins sûr, vu la violence et la brutalité que la police rwandaise a utilisé pour réprimer les manifestants qui ont récemment
défié le pouvoir pour réclamer la démocratie.
La question essentielle est de savoir si les manifestants doit demander la permission à son oppresseur pour manifester ? Nul part ailleurs dans le monde, le peuple qui est soumis à une dictature
ou une oppression n'ont jamais demandé la permission de manifester pacifiquement: Le cas de noirs américains, les noirs de l'Afrique du sud, les palestiniens, etc, sont parlants.
Plus un gouvernement opprime le peuple et les soumet à une dictature sans nom, plus la révolution devient sanglante. Il suffit de voir les différentes révolutions dans le monde pour s'en
convaincre. Le Rwanda ne sera pas une exception à la règle si le gouvernement du FPR persiste à opprimer le peuple Rwandais. Où sont passés les sages Rwandais ?
Ça me rappelle la période de 1993 jusqu’en Avril 94 où tous les intellectuels Rwandais, la communauté internationale ont assisté, impuissant plutôt indifférents, à la descente aux enfers de notre
pays. Aujourd’hui, on n’est pas loin de cette période car la situation est explosive et comme en 1994 tout le monde pense que rien ne peut changer pour empêcher notre pays à retomber encore une
fois dans le gouffre.
TITO KAYIJAMAHE