Rdc-Usa : Washington menace la Rdc de sanctions
*Le département d’Etat américain accuse la Rdc de ne pas faire d’efforts dans la lutte contre le trafic d’êtres humains et de la prise d’esclaves sexuels.
Lorsqu’on suit les paroles des diplomates, tout va bien entre la Rdc et les Etats-Unis d’Amérique. Les Etats-Unis d’Amérique conscients de la situation que la Rdc connaît depuis bientôt plus de 15 ans avec des guerres sanglantes à l’Est du pays, a pris l’engagement de former quelques unités de l’armée nationale congolaise. Il est surprenant d’apprendre que le département d’Etat des Usa, dans son 10ème rapport annuel sur les efforts internationaux visant à éradiquer le commerce d’êtres humains et l’esclavage sexuel, classerait la Rdc sur la liste des pays qui ne font pas cet effort au niveau international.
Nous aimerions lire ce rapport afin de comprendre ce que le département d’Etat des Usa attend précisément de la Rdc. Cependant, on a compris qu’il s’agirait des efforts que les pays doivent fournir pour empêcher le trafic des êtres humains. Notre étonnement vient du fait que la lutte aurait pu être menée contre les pays qui pratiquent ce trafic. De l’avis de beaucoup d’observateurs, le trafic des êtres humains n’est pas dans les mœurs congolaises au point de devenir un fléau. Il y a cependant lieu de noter que depuis que le Rwanda et l’Ouganda, non sans soutien de certaines puissances ont déstabilisé l’Est de la Rdc, l’esclavage sexuel et même le trafic des êtres humains sont devenus monnaie courante. La Rdc en est la victime et non le bourreau. Ce sont les Fdlr et la Lra qui s’adonnent à cette pratique.
Que le département d’Etat américain loge la Rdc à la même enseigne que la Mauritanie par exemple, cela peut choquer les consciences et cacher quelque chose de sournois. En Mauritanie, il est connu que les communautés nègres sont encore sous le régime d’esclavage. C’est compréhensible qu’il soit demandé aux dirigeants de ce pays de mettre fin à cette pratique. Il n’existe pas des Congolais qui prennent des Congolais en esclavage. Comment demander au gouvernement tel effort sans tenir compte de sa situation ? Pour démontrer la complexité de ce dossier Fdlr et Lra, il suffit de relever les efforts presque vains de la communauté internationale à travers la Monuc. Les autres pays, essentiellement africains qui figurent sur la liste du département d’Etat américain, sont l’Erythrée, la Mauritanie, le Soudan et le Zimbabwe. Lundi dernier, les États-Unis ont mis en garde ces pays. Ils les menacent « de possibles sanctions, leur reprochant de ne pas œuvrer suffisamment dans le cadre de la lutte contre le trafic humain ».
Il y aurait au total, selon VOA News, une affaire de 13 pays cités dans ce « 10ème rapport annuel sur les efforts internationaux visant à éradiquer le commerce d’êtres humains et l’esclavage sexuel ». Ces pays, dont la Rdc, « ne se conforment pas aux normes internationales les plus élémentaires et pourraient en conséquence faire l’objet de sanctions si leur bilan ne s’améliore pas ». Ces critères ont été définis avec qui ? Tous ces pays ont-ils les moyens, met-on à leur disposition des moyens pour mener cette lutte ?
Il semblerait qu’ « En tout, près de 12,3 millions d’êtres humains, des adultes tout comme des enfants, sont victimes à travers le monde de travaux forcés, prostitution, ou sujets au travail asservi. Pour la secrétaire d’État Hillary Clinton, ce rapport est un « catalogue de tragédies » que le monde ne peut pas continuer d’accepter ». Si la Secrétaire d’Etat américaine se base sur ce qu’elle a vu et entendu à l’Est de la Rdc lors de son dernier voyage, on regretterait qu’elle puisse loger à la même enseigne victimes et bourreaux. Nous pouvons également regretter que la seule façon d’aider la Rdc de sortir de ce drame, soit de la menacer de sanctions. Lorsqu’on reconnaît que « Le trafic des êtres humains transcende les frontières, les cultures et les continents », comme l’a fait Hillary Clinton, on ne peut pas penser que la Rdc puisse arriver à bout de ce phénomène par ses efforts. Puisqu’il s’agit d’efforts internationaux et les Usa se classent parmi les pays champions de cette lutte, quelle est leur part en Rdc ? Enfin, le fait que Hillary Clinton ait compris que « le monde entier doit assumer la responsabilité pour y mettre fin », ne cadre pas avec des sanctions contre un pays victime de ces actes par des groupes étrangers.
La dépêche de la VOA News qui donne l’information donne une précision qui devrait aider à sortir la Rdc de cette liste qui fait penser à une anguille sous la roche. « La plupart des victimes de la traite humaine dans ces pays sont des étrangers exploités pour leur travail, mais certains adultes et enfants sont également victimes de l’esclavage sexuel, affirme le document ». C’est inconnu en Rdc. Par contre, ce sont les étrangers dont la Lra et les Fdlr qui imposent ce drame aux Congolais.
Joachim Diana G.
Source: Groupe L'Avenir.cd