RDC : Les FDLR transférés peuvent-ils déstabiliser le Katanga ?
54 rebelles hutus des FDLR ont été transférés dimanche 2 mai de Goma vers Lubumbashi. Escortés par le pasteur Daniel Mulunda Ngoy, président du programme national pour la paix et la reconstruction (Parec), les miliciens et leurs familles se sont installés au Katanga, au Sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). De nombreuses associations se sont inquiétées de cette « délocalisation sauvage », réalisée sans aucune concertation et à la seule initiative du Parec. De nombreux observateurs voient dans l’arrivée de ces éléments armés au Katanga, un facteur de déstabilisation pour la région.
L’initiative du Parec en a étonné plus d’un. Pour se justifier Daniel Mulunda Ngoy
affirme que la délocalisation des rebelles hutus est conforme aux accords de Goma. Selon Radio Okapi, les 54 combattants des FDLR étaient accompagnés de 106 membres de leurs familles et l’arrivée
des ex-miliciens FDLR a été accueillie avec une certaine inquiétude par les habitants de la région.
Lambert Mende, le ministre congolais de la Communication et des médias a déclaré «ce transfert fait partie d’un vaste programme du gouvernement congolais qui va aboutir au retour de ces FDLR dans leur pays d’origine. » Pour Lambert Mende : «il n’y a aucune menace pour la sécurité des populations. Ces trente personnes non armées passent par un centre de triage et de contrôle avant de pouvoir regagner leur pays natal. Je l’impression que il y a des discours alarmistes qui sont tenus par des gens qui n’ont pas intérêt à ce que la situation se stabilise et qui manipulent les populations. Je voudrais une fois de plus rassurer ces populations que le gouvernement ne peut pas initier un programme qui met en danger les populations civiles.»
Le Réseau d’Action Citoyenne pour la Démocratie (RACID), une coalition de soixante quinze ONG du Nord Kivu, ont exprimé une forte inquiétude face à l’opération de délocalisation des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda du Nord Kivu vers le Katanga. Le RACID estime qu’il fallait plutôt rapatrier les ex-combattants FDLR directement dans leur pays d’origine au lieu de les délocaliser à l’intérieur de la RDC… une simple question de bon sens.
Christophe Rigaud
Source: Afrikarabia