Première comparution des présumés auteurs des attentats à la grenade
(Afrique en ligne 03/03/2011)
Afrique centrale - Rwanda .Kigali, Rwanda - Les trois suspects parmi un groupe de 29 présumés auteurs des attentats à la grenade
qui ont secoué la ville de Kigali au cours des six derniers mois, ont comparu lundi devant le tribunal de première instance de Nyarugenge, dans la capitale rwandaise, a appris la PANA, de source
judiciaire à Kigali. Pour la première fois après une longue série d'investigations par la police judiciaire rwandaise, les noms des premiers suspects ont été révélés, une information qui
jusqu'ici n'était pas portée à la connaissance du public.
Sur les trois suspects qui ont comparu jeudi devant le juge, figure notamment Théophile Munyaneza, un ancien lieutenant au sein du mouvement rebelle Hutu des Forces
démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) opérant à l'est de la République Démocratique du Congo (RDC) qui est passé aux aveux devant le tribunal pour avoir été l'auteur des obus de
mortier 120 millimètres, tirés récemment à l'aérodrome de Gisenyi (nord-ouest, situé à la frontière rwanda-RDC).
Un autre complice des attaques à la grenade, Fadhili Kanyarugunga, a pour sa part confessé qu'il avait lui même lancé une grenade au milieu d'une foule qui
regardait un match à la télévision dans une bistrot de Butare, une ville estudiantine située à 130 kilomètres de Kigali, dans le sud du Rwanda.
Sur le même banc des accusés, il y avait également Frodouard Rwandanga, auteur d'une attaque nocturne à la grenade en avril 2010, alors que ce pays d'Afrique
centrale était en pleine commémoration du génocide des Tutsis en 1994.
En justifiant l'inculpation des trois détenus, l’accusation a fait valoir qu'il y avait encore des indices qui prouvent une attitude contradictoire dans les propos
des trois suspects quand bien même ils ont avoué leur crime.
'Je demande à cette auguste cour d'examiner minutieusement les propos recueillis auprès des trois accusés (...) ils veulent tous tromper la justice pour que leurs
complices en détention soients blanchis', a déclaré l'officier du ministère public.
En dehors des 29 suspects récemment arrêtés qui doivent comparaître devant la justice, les autorités rwandaises soutiennent que l'ancien chef d'état-major de
l'armée rwandaise, actuellement en quête d'asile en Afrique du Sud serait 'indirectement' impliqué dans ces attaques à la grenade qui ont fait depuis les six derniers mois, une dizaine de morts
et plusieurs blessés, notamment dans la capitale Kigali.
Pana
© Copyright Afrique en ligne