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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

Le club de Paris veut imposer les contrats léonins à Kinshasa

24 Novembre 2009 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Ressources et environnement

Kinshasa doit améliorer le climat des affaires. C’est la nouvelle exigence des occidentaux pour certifier la bonne gouvernance des Etats du Tiers-Monde. Cela vient de loin. Pendant la colonisation, les Congolais devraient faire preuve d’inculturation avancée pour que soit certifiée leur qualité d’hommes civilisés, sinon d’homme tout court.


Pendant toute la période des dictatures africaines, la valeur qui comptait pour manger à la table des maîtres occidentaux était la capacité d’être contre le communisme et des chanter des louanges du capitalisme. Autour des années 1990, la valeur fondamentale devenait la démocratie. Cela ne durera pas longtemps pour être supplanté par un autre vocable plus globalisant, à savoir la bonne gouvernance. Aujourd’hui, on épingle un autre concept, celui de « climat des affaires ».

D’une condition à une autre

La question que plus d’un se posent pour comprendre l’évolution de la pensée des Occidentaux, c’est celle de savoir à qui profite ces différents vocables. On constate que lorsque les dictatures et les partis uniques permettaient d’empêcher l’alternance démocratique dans la crainte de voir des partis politiques progressistes monter au pouvoir, les Occidentaux se sot déployés pour soutenir les dictatures africaines.

A la fin de la guerre froide, ayant perdu leur ennemi communiste, les Occidentaux ont exigé la démocratie aux pays africains dans le but inavoué de diviser pour bien régner. L’opposition, contrairement à ce qu’elle est en Occident, est voulue un groupe de pression négativiste dont l’objectif est de bousculer, sinon par des armes le pouvoir en place. Les exemples congolais et zimbabwéen sont les plus illustratifs. La bonne gouvernance a eu un contenu qui la confondait au libéralisme. Les pays africains devraient se déposséder de toutes entreprises au nom de la privatisation selon un code d’investissement et un code minier inspirés par la Banque mondiale.

En Rdc, on a assisté au dépècement de la Gecamines et d’autres entreprises publiques dont Sakima, Kisenge manganèse, Sodimico, kilo-Moto … Beaucoup de contrats signés par le gouvernement congolais en position de faiblesse devraient être revisités conformément à une résolution du Dialogue intercongolais.

La revisitation, une déclaration de guerre ?

On s’attendait à ce que ceux qui recommandaient la bonne gouvernance au gouvernement congolais applaudissent cette mesure. C’est le contraire qui s’est produit. Beaucoup de pays se sont érigés en pesanteurs rendant ainsi compliquée cette revisitation. On savait que la publication des résultats de cette revisitation, commençaient des ennuis pour les dirigeants congolais. Le contraire nous aurait étonné. Car, le mot d’ordre des pays occidentaux semble « empêcher toute velléité d’indépendance. Pour avoir conquis son indépendance en 1960, le Congo a été condamné à la balkanisation avec deus sécessions montées de toutes pièces par l’ancienne puissance colonisatrice. Pour sa politique de la défense de l’autonomie dans la gestion des gisements miniers, Mzée Laurent Désiré Kabila a été combattu et assassiné.

Le fameux climat des affaires

Les Occidentaux n’ont pas cessé de se comporter comme au 19ème siècle lorsqu’ils sont allés à la conquête des richesses planétaires pour asseoir leur industrialisation. Ils se sont approprié les richesses des pays colonisés pendant près d’un siècle. Malgré les indépendances, ils cherchent toujours les voies et moyens de piller le continent africain sans se faire mauvaise conscience.

Alors que le gouvernement congolais se réjouit d’avoir tiré de dividende de la politique de revsitation des contrats miniers, les pays occidentaux, particulièrement ceux du Club de Paris, estimeraient que ce pays n’avait pas le droit de chercher à être gagnant dans l’exploitation des richesses naturelles de son sous-sol. C’est ainsi que la résiliation de certains contrats miniers des entreprises occidentales servirait de prétexte au Club de Paris pour ne pas faire diligence dans les assurances financières qu’exige le Fmi en vue de non seulement alléger la dette extérieure de la Rdc, mais aussi de signer un nouveau programme avec ce pays. L’obstacle des contrats chinois étant surmonté avec la signature de l’avenant exigé par le Fmi, il faut maintenant que la Rdc fasse preuve d’avoir instauré un bon climat des affaires. Et qui dit, bon climat des affaires renvoie à un favoritisme pour les investisseurs occidentaux. Le fait pour le gouvernement congolais d’avoir résilié certains contrats miniers visiblement léonins, la Rdc aurait fait preuve de mauvais climat des affaires.

Par conséquent, avant de se prononcer sur les assurances qui permettraient de réduire de 90% la dette extérieure de la Rdc, le Club de Paris, selon nos sources, exigerait une attitude coopérative de la part du gouvernement congolais. En termes clairs, le souci du Club de Paris, est de voir le gouvernement congolais fermer les yeux devant les contrats miniers léonins. Où est alors la bonne gouvernance dont on ne cesse de nous rabâcher les oreilles ? On ne le dira jamais assez, la dette extérieure de la Rdc, essentiellement contractée par le régime Mobutu pendant la deuxième République, sert de bout de chaîne par lequel les prêteurs, les pays occidentaux tiennent les pays du Tiers-Monde, la Rdc en particulier. Pourquoi ne pas dire que la Rdc est otage du Fmi, du Club de Paris ?

L’attentisme du club de Paris

Le mercredi 18 novembre dernier, le Club de Paris, un ensemble des pays occidentaux qui ont emprunté de l’argent à la Rdc étaient en réunion. Cette réunion était très attendue dans la mesure où les créanciers bilatéraux de la Rdc devraient répondre à l’attente du Fmi qui, avant de signer un nouveau programme avec la Rdc, de voir le club de Paris offrir des assurances financières. Il n’y a pas eu de décision ferme et connue du club de Paris. Bien au contraire, il nous revient que le Club de Paris, avant de dire quoi, entend d’abord séjourner à Kinshasa, rencontrer les autorités gouvernementales congolaises. En clair, le Club de Paris entend recevoir des explications sur les contrats liniers qui ont été résiliés.

Lorsqu’on connait le rapport de la commission de la revisitation, rapport rendu public par le ministre des Mines, on sait que la résiliation du contrat KMT, une firme canadienne et la poursuite des pourparlers pour le dossier TMF, une firme américaine, sont parmi les dossiers qui bloquent le Club de Paris. Ce n’est pas par hasard que le Club de Paris insiste sur « le climat des affaires ». Les émissaires du Club de Paris entendent « inspecter » ce climat avant de tirer de conclusions. Lorsqu’on tient compte de ces conditions très élastiques pour atteindre le point d’achèvement, et partant du fait que les créanciers internationaux de la Rdc sont seuls à multiplier ces conditions, on peut se demander si ce point d’achèvement n’est pas un vide d’esprit.

Joachim Diana G.

Groupe l'Avenir

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