La Chine offre 20 milliards d'euros pour 6 milliards de barils au Nigeria
Source: afriquechos.ch
Le géant chinois China National Offshore Oil Company Limited a annoncé qu’il désirait acquérir des parts dans des sociétés pétrolières nigérianes pour un montant avoisinant les 20 milliards d’euro. Une offre sans doute intéressante pour le Nigeria mais qui demeure l’objet des réticences, pour ne pas dire de l’hostilité, des compagnies occidentales implantées dans le pays.
L’information divulguée par le Financial Times, le mardi 29 septembre, précisait que les termes du contrat porteraient sur l’exploitation de six milliards de barils de pétrole, soit un sixième des réserves du pays. Mais le lendemain, le vice-ministre nigérian du pétrole, Odein Ajumogobia, déclarait à l’Agence France Presse : « C’est exact que les Chinois ont fait une proposition mais elle est encore à l’étude. Ils demandent six milliards de barils de nos réserves. Je peux vous dire que nous n’allons pas leur donner tout ça ». En dépit des divergences sur la quantité du pétrole, les Nigérians ne trouvent rien à redire sur une collaboration avec la Chine qui se révèle être un investisseur séduisant. Les Nigérians savent que les clauses du contrat peuvent être plus fructueuses avec les Chinois, qui souhaitent investir en masse dans le pays et qui n’interfèreront pas dans leur politique interne.
Le changement de stratégie de la Chine
L’inquiétude des Occidentaux porte sur l’omniprésence de la Chine en Afrique et leur mainmise sur de nombreuses réserves pétrolières du continent. Alors que Pékin se contentait, jusque là, des zones à risques tel que la Sierra Leone, le géant asiatique se penche désormais sur des pays plus stables et autrefois "réservés" aux Américains et aux Européens. Avec, en prime, des visées sur des parties déjà exploitées par Shell, Total, Chevron, Texaco et ExxonMobil.
D’après certains experts un tel accord constituerait une première, de par sa taille, pour la Chine. Pour cela, la CNOOC doit négocier sur le renouvellement de 16 licences d’exploitation sur les 23 existantes. Ces licences étaient auparavant détenues par les Occidentaux. La société Shell, lasse de l’insécurité qui sévit dans le pays, envisage de vendre ses parts aux Chinois et apparemment une majeure partie de ses sociétés sur place.