L'avant-propos du rapport sur la RDC 1993-2003 (traduction française)
Avant-propos
(Traduction Google, revue et corrigée par Eugène Shimamungu)
Ce rapport est la somme des travaux d'une équipe d'hommes et de femmes, de la République démocratique du Congo (RDC) et au-delà, qui n'ont ménagé aucun effort pour fournir au peuple congolais et de leurs dirigeants avec un outil de base pour les aider à construire un avenir meilleur où l'impunité n'a pas sa place. Résultat de nombreux entretiens, rencontres et échanges avec plusieurs centaines de Congolais, hommes et femmes, ce rapport s'efforce de refléter et d'étayer leurs aspirations. Toutefois, aucun rapport ne pourrait décrire adéquatement les horreurs vécues par les populations civiles au Zaïre, actuelle République démocratique du Congo.
Chaque individu possède au moins une histoire à raconter, des souffrances et des pertes. Dans certains cas, les victimes sont devenus des bourreaux, et les bourreaux ont à leur tour été victimes de graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire dans un cycle de violence qui continue à ce jour. Ce rapport ne cherche pas à sermonner les hommes et les femmes qui détiennent l'avenir du pays entre leurs mains. Il est destiné à inclure et représenter dans sa description des actes de violence qui ont touché toute la population congolaise, directement et indirectement. Son objectif n'est pas d'indiquer les responsabilités individuelles ou blâmer un groupe plutôt qu'un autre. Mais rien n'a été omis, laissant aux victimes et aux témoins la description parfois brutale des tragédies qu'ils n'oublieront jamais. Il est conçu comme un premier pas parfois douloureux, vers la connaissance de la vérité.
Certes, l'objectif implicite d'un tel travail est que les autorités et le peuple congolais puissent prendre le relais.
Inspiré par les remarques et observations d'un grand nombre d'acteurs du système, qui sont aussi ses
victimes, ce rapport apporte également un regard objectif sur la justice en RDC. Il offre un certain nombre d'options et de possibilités qui devraient inspirer la société congolaise dans la
tâche difficile de réformer le système de justice, qui est menacé de toutes parts. Il appelle les autorités à un engagement sans faille pour rétablir la justice comme l'un des piliers fondamentaux de la démocratie congolaise. Enfin, il regarde vers l'avenir en formulant une série d'options qui pourraient être utilisées
par la société congolaise pour se réconcilier avec son passé, lutter contre l'impunité, et gérer la situation actuelle sans le risque que de telles atrocités puissent se
reproduire.
Les Congolais, hommes et femmes, ont envie de vérité et de justice. Ils en ont été privés pendant trop longtemps. Il appartient à la RDC et son peuple de prendre l'initiative d'élaborer et de mettre en œuvre leur stratégie de justice transitionnelle. Ils
peuvent, toutefois, compter sur le soutien de la communauté internationale à cet égard.
Le Bureau du Commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme (HCDH) restera aux côtés de
la RDC et son peuple dans ce cheminement important vers la paix vraiment durable.
Navanethem Pillay
Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme