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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

Ces bastions de la dictature soutenus par Obama

18 Août 2010 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Rwanda: élections 2010

 

(AfriSCOOP Analyse) — Les hommes passent, la géopolitique de la Maison Blanche en Afrique orientale et centrale demeure la même. C’est-à-dire tournée vers la défense des intérêts de « l’Uncle Sam » dans ces parties de l’Afrique. A la faveur de la dernière élection présidentielle au Rwanda, les Américains se sont efforcés de jouer à la diversion politique ; pouvaient-ils réagir autrement face à la rude concurrence des Occidentaux dans ces zones précitées du continent noir ?!

 

Des félicitations couplées d’un blâme ; ces mots renferment un condensé de la position de Washington dans la région des Grands lacs et en Afrique orientale. Une lecture politique des Yankees qui a encore été réaffirmée de façon voilée après la présidentielle de ce début août au Rwanda qui a offert un nouveau bail de sept ans au président Paul Kagame, avec à la clé 93% de voix recueillies face à des adversaires qui étaient plus des saltimbanques que de réels concurrents.

En mai dernier, la première puissance économique et militaire du monde avait sorti pratiquement les mêmes arsenaux diplomatiques de son tiroir pour qualifier les élections générales organisées en Ethiopie, le pays qui abrite le siège de l’Ua (Union africaine). « Ces élections ne présentaient pas les normes internationales requises », a commenté le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines des Usa, Johnnie Carson. Histoire de barrer la route à toute éventuelle critique au sujet de l’appui qu’apporte Washington au pouvoir d’Addis. Pourtant, les faits étaient implacables à l’issue de ces scrutins généraux au pays de Menelik II : l’Eprdf (Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien), la coalition de partis au pouvoir depuis 1991, a remporté une victoire “historique” aux élections législatives du 23 mai dernier, en obtenant 499 des 547 sièges au Parlement. Autrement dit, le Premier ministre Meles Zenawi prolongera jusqu’en 2015 sa gouvernance de fer au sommet de son vaste Etat ; le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique derrière le Nigeria. Malgré les beaux discours promouvant les vertus de la démocratie de Barack Obama, pourquoi les Américains jouent-ils au double jeu dans la Corne et au centre de l’Afrique ?

Hégémonie des Usa d’abord, démocratie après

Tout simplement parce que les belles argumentations autour de la démocratie brandies à longueur de journées par les Occidentaux ne relèvent que de la cosmétique diplomatique. Ces argumentations ne se traduisent dans la réalité qu’à géométrie variable. De Georges Bush père à Barack Obama, ce sont des lignes directrices tracées, immuables pendant de longues décennies et indispensables à l’extériorisation de la puissance des Yankees sur la Terre. Yoweri Museveni, le président de l’Ouganda l’a si bien et vite compris en s’alliant aux Américains. Non seulement pour chasser Mobutu du pouvoir en Rdc par le biais de Kabila père, mais aussi en mettant sans cesse en avant sa croisade menée contre la Lra (Armée de résistance du Seigneur de Joseph Kony) pour s’agripper au fauteuil présidentiel. Voici 24 ans que son manège dure sous la vigilance attentionnée de « l’Uncle Sam » qui dénigre, au même moment, sur toute la ligne des dirigeants comme Robert Gabriel Mugabe !! Les aspirations des Ethiopiens à plus de liberté démocratique continuent également d’être sacrifiées sur l’autel de la boulimie de Washington de poser une main recouverte de la bannière étoilée sur le Golfe d’Aden. Seulement après cela, les Yankees pourront penser au développement de l’Ethiopie sous l’Eprdf qui n’a toujours pas réussi à dompter ses besoins alimentaires, en dépit du fait que 79% de sa population est agricole. Paul Kagame pourra donc continuer d’orchestrer quand il le désire des descentes armées dans la Rdc voisine au nom des intérêts de la « White House ». Et surtout pour servir d’œil de « l’Uncle Sam » dans les Grands lacs riches en des ressources minières aux qualités incomparables dans le monde.

Contrairement à MM. Museveni et Zenawi, Paul Kagame a su profiter de l’appui inconditionnel des Américains pour ouvrir différents chantiers de développement dans son pays meurtri en 1994 par un génocide sans précédent en Afrique. Depuis 2003, le Rwanda a connu une croissance de 7%, s’est ouvert aux avantages de l’Agoa (African growth opportunity act), aux applications des Ntics, etc. Mais, au prix de l’immolation des libertés publiques de ceux qui ne regardent pas dans la même direction que M. Kagame. Des réalités sur lesquelles le 44ème président des Usa ne lèvera jamais un coin de voile dans la peau de président. C’est aussi cela, le « Yes we can » ?!

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