Ah, ces Kabilistes qui tuent le PPRD de l'intérieur!
Source: Les Coulisses, n°228 Spécial 30 juin 2011
Il est descendu dans son terroir tenant dans chaque main un billet de dollar $. Une foule nombreuse était venue l'accueillir. Dans la foule, on pouvait lire sur des
banderoles : Fan Club honorable... et sur d'autres banderoles : P.P.R.D.
A sa descente d'avion, il remit le billet de 50 dollars $ au responsable du PPRD pour régler le problème de déplacement des militants. Puis, se tourna vers son Fan
Club, il sortit l'autre billet, cette fois-ci de cent dollars $. Les membres du Fan club criaient à tue-tête le nom du bienfaiteur face aux militants du PPRD, le parti politique auquel il
appartient et qui lui a donné les fonctions actuelles dont il tire l’argent, désemparés.
A Beni, en date du juin 2011, l'honorable Sindani Mulonde (député PPRD) atterrit à l'aérodrome de Mavivi. Une foule nombreuse l'attend. Peu après, il assiste
impuissant à des échanges des coups de poing entre son directeur de cabinet qui réglemente les doléances de son Fan Club « les amis de l'hon. Sindani Mulonde », et un bourgmestre membre du PPRD.
Pomme de discorde, la préséance. Lors de la cérémonie de son enrôlement, les membres du Fan Club sont soignés au petit oignon alors que les militants du PPRD grincent les dents.
Un PPRDiste nous a déclaré que les gens préfèrent actuellement le fan Club que le parti. Car, même dans les deuils des gens du PPRD, c'est le Fan Club qui est pris
en considération parce que depuis Kinshasa, le président du Fan Club envoie une contribution conséquente qui passe par son Dircab et non par le parti. Cette attitude tue le parti puisqu'elle
démoralise les autres. Au PPRD, il n'existe pas l'unité entre les cadres. C'est du chacun pour soi, Kabila pour tous.
Les mêmes scènes se sont passées à Bunia. Un vice-ministre est accueilli par les membres de son Fan Club devant les militants du PPRD hébétés. A l'époque, Vital
Kamerhe alors Secrétaire général du parti, avait aussi monté son Fan Club dénommé Fondation Vital kamerhe.
A Aru (et dans toute l'étendue de la province Orientale), il existe un Fan Club très puissant dénommé : Club Autsaï Asenga (CAA) qui oeuvre pour le grand Baobab, le
gouverneur Médard Autsaï Asenga. Lors de ses nombreuses itinérances, le gouverneur est souvent confronté au choix à opérer entre les militants du PPRD et ceux de son Fan Club CAA notamment dans
le pourboire à offrir après tant de sueur dégagée.
A Ipamu/Idiofa, Richard Ndambu (gouverneur PPRD contesté de Bandundu), a récemment créé sa Fondation. Dans ce désordre où les militants ne savent pas à quel saint
se vouer, dans ce dilemme du choix à faire entre Joseph Kabila (pourvoyeur d'emploi aux leaders tribalo-ethniques) qu'on ne voit pas et les leaders présidents des fan club
(distributeur des espèces sonnantes et trébuchantes) qu'on peut toucher, les militants avec leur unique bouche n'arrivent pas à crier pour l'un et l'autre. Mieux
ils crient d'abord pour les distributeurs d'argent qui, s'ils veulent, leur parlent enfin d'un certain Joseph Kabila, autorité morale du parti.
A-t-on vu les anges faire leur propre propagande avant de parler de Dieu qui les a créés et pour qui ils sont censés oeuvrer ? Tous ces leaders qui ont créé des
fans club et/ou des fondations, sont tout compte fait, des fossoyeurs du PPRD car, à tort ou à raison, ils mènent de campagne de destruction de l'intérieur du PPRD.
Et ce qui choque, c'est le fait que ce phénomène de Fan Club n'est observé qu'au sein du PPRD. Curieusement, personne n'ose le dénoncer ni rappeler leurs auteurs à
l'ordre. Les militants, faiseurs des honorables, sont stupéfaits, désemparés et démotivés. Joseph Kabila est tellement loin que leurs désarrois ne sauraient l'atteindre.
Mathias Ikem