Les Etats Africains et la CPI
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OLIVIER KAFORO
26 Juin 2009
Kinshasa — Faire un état des lieux des relations entre les pays africains et la Cour pénale internationale, CPI, afin de contribuer à la fin de l'impunité. Tel est l'objectif de la table ronde organisée par la Coalition nationale des ONG pour la CPI, le mercredi 24 juin à Kinshasa.
Les responsables de la Coalition nationale des ONG pour la Cour pénale internationale (CN-CPI) se disent favorables à une franche collaboration des Etats africains avec la Cour pénale internationale (CPI). Une manière de contribuer à la fin de l'impunité tant décriée par
les populations africaines. Ils l'ont fait savoir à l'issue de la table ronde organisée le mercredi 24 juin, en la salle Prefed de la Gombe.
Les participants à ces assises ont échangé sur le thème : « l'Afrique et la Cour pénale internationale ». L'objectif était de faire un état des lieux sur les relations établies entre les pays africains et la CPI.
Pour le coordonnateur de la CN-CPI, Christian Hemedi, il était important d'éclairer l'opinion sur certaines zones d'ombre couvrent l'histoire des relations entre les pays africains et cette juridiction de droit international.
Plusieurs interventions ont caractérisé cette journée de réflexion. Notamment les affaires en cours à la CPI, un regard critique de la CPI sur les personnalités politiques africaines, la contribution de l'Afrique à l'émergence de la CPI et la portée de la réunion des Etats africains parties, tenue en début juin à Addis Abeba.
Faisant un regard critique sur les poursuites de la CPI contre les personnalités politiques africaines, l'honorable Nyabirungu, de surcroît spécialiste de droit pénal, a retracé l'historique de l'impunité à travers le monde. Selon lui, la CPI ne poursuit à ce jour qu'une seule personnalité politique : Omar Hassan Ahmed El-Béchir, président en exercice du Soudan. Pour Nyabirungu, le lancement du mandat d'arrêt international délivré contre le président soudanais a secoué la classe politique africaine. Amenant certains Etats à retirer leur adhésion au statut de Rome, créateur de cette cour. Raison pour laquelle il a considéré que le dossier El Béchir est le seul qui puisse être considéré comme le plus sensible.
Si la CPI s'intéresse plus aux Africains, a-t-il poursuivi, c'est parce que l'Afrique est considérée comme un continent où surgissent trop de conflits. Il a enfin invité les chefs d'Etat africains à faciliter la CPI dans ses enquêtes, afin de lutter contre l'impunité.
Christian Hemedi a exposé sur la contribution de l'Afrique à l'émergence de la CPI. Quarante-sept pays africains ont fait partie du groupe qui a ratifié le statut de Rome. Et la majorité de ces pays a opté pour l'institution de la CPI, afin de juger des justiciables pour des infractions que les institutions judiciaires nationales ne peuvent statuer. « A ce jour, vingt et un pays africains ont des coalitions qui collaborent avec la CPI », a-t-il indiqué.
Signalons que cette table ronde a également connu la participation de Mme Annie Mulumba, représentante de la Coalition internationale des ONG pour la CPI et du chargé de l'information publique et sensibilisation de la CPI en RDC, Paul Madidi et d'un représentant des organisations des journalistes, Désiré Kazadi.
Le Potentiel