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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

Rétrospective CPI: L'alliance du Procureur Ocampo avec Kagame

21 Décembre 2011 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Justice et Droits de l'homme

Une délégation de la Cpi à Kigali : Moreno innocente Kagame

Source: Groupe L'Avenir

 

Le rapport que le haut commissariat de l’Onu pour les droits de l’homme entend publier le 1er octobre prochain est sans conséquence pour la Cpi. Au moment où d’aucuns s’attendaient à ce que le procureur Moreno en profite pour lancer un mandat d’arrêt contre le président rwandais, c’est le contraire qui se produit. Il nous revient que le procureur de la Cpi qu’on ne voit nulle part ailleurs à des cérémonies d’investiture, enverra une importante délégation assister à l’investiture de Paul Kagame à Kigali. Et tout le monde se pose des questions sur cette présence on ne peut plus insolite. Qu’est-ce qu’un procureur de la Cpi va-t-il chercher à l’investiture d’un Chef de l’Etat accusé par l’Onu de crime de génocide ?

Comble d’ironie, il n’y a pas longtemps, Moreno critiquait vertement les dirigeants et les diplomates africains soi-disant qu’ils accorderaient une caution aux crimes en accueillant le président soudanais, Omar El Béchir qui est aux yeux du procureur de la Cpi un criminel de guerre. Bien plus, en mars dernier, le même procureur de la Cpi s’est moqué des observateurs de l’Onu qui avaient assisté aux élections qui ont vu la réélection de Béchir. Il avait cette phrase ironique : "C’est comme si on allait faire la surveillance de l’élection d’Hitler ". L’opinion se pose donc la question de savoir comment le procureur argentin peut-il envoyer son adjoint, Fatou Bensouda, de la Gambie, assister ce lundi à l’investiture de Kagame à Kigali au moment où l’armée rwandaise est accusée de crime de génocide dans un rapport de l’Onu porté déjà à la connaissance des pays concernés ?

Appelé à expliquer sa décision, le procureur Moreno Ocampo a fait savoir qu’il allait à Kigali pour rencontrer les présidents africains qui y seront. Pourquoi n’a-t-il pas été dans beaucoup de pays du continent qui ont rassemblé plus d’un dirigeant africain à l’occasion de leur cinquantenaire de l’indépendance ? Pour lui, il faut mettre à profit l’investiture de Paul Kagame pour sensibiliser les présidents africains afin de les amener à collaborer avec la Cpi afin d’arrêter Béchir et les autres présumés criminels. Voilà tout le caractère ironique de la position du procureur de la Cpi. " Nous allons rencontrer des chefs d’Etat africains à Kigali et à discuter de la façon d’arrêter le génocide en cours au Darfour " dit un communiqué qui cite Moreno. Il ajoute qu’ " Il n’ya pas de solution au Darfour sans l’implication des dirigeants africains ". On comprend pourquoi Kigali qui a des troupes au Darfour - et qui a menacé de les retirer au cas où Kagame serait mis en cause par la justice internationale - devient intéressant et immunisé pour la Cpi.

Pour ceux qui soutiennent le contraire de la décision de la Cpi, la présence de l’adjoint du procureur Moreno à Kigali est un mauvais signal pour les victimes du génocide des Hutu en Rdc. Les autres estiment qu’il faut ménager le Rwanda pour qu’il ne retire pas ses 3.500 soldats au Darfour. L’autre argument qu’avancent les pro-Cpi, c’est que la Cpi n’aurait pas de compétence sur les crimes comme " ceux allégués au Congo et au Rwanda ". Il doit y avoir confusion lorsqu’on prétend même que ces crimes seraient de la compétence du tribunal créé à cette fin. Lequel ? A ce que l’on sache, s’il y a un tribunal international pour le Rwanda, il n’y a encore rien du genre sur le Congo.

On est loin de pousser la Cpi à s’intéresser aux dirigeants rwandais dès le moment où l’Afrique entière ne supporte plus le caractère sélectif des mandats de la Cpi. L’impression selon laquelle cette cour serait créée pour ne juger que les Africains se fait plus claire aujourd’hui que hier. Il en est de même des rapports du commissariat de l’Onu pour les droits de l’homme. Si donc la Justice internationale et l’Onu pour ne cessent pas d’être des instruments de domination, l’Afrique devra se battre pour s’en libérer comme elle l’a fait contre la colonisation. La position de l’Ua dans l’affaire Béchir est un signal très fort.

Joachim Diana G

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