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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

Rdc-Monuc : Un bras de fer dangereux pour " Amani leo "

13 Février 2010 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Actualités

 

*Avant d’apporter son soutien à l’opération " Amani leo ", la Monuc exige la marginalisation de trois officiers des Fardc qui seraient, selon la Monuc, impliqués dans des violations des droits de l’homme. *Désormais, chaque plan d’attaque, pour bénéficier de l’appui de la Monuc, doit faire l’objet d’un accord approuvé par les instances tant civiles que militaires de la Monuc. *Cette divulgation des plans d’attaques permet de faire le lit des Fdlr qui comptent des amis et des soutiens au sein de la Monuc.

Tant que la Monuc sera au Congo, aucune lutte contre les Fdlr ne réussira. Les observateurs les plus pointilleux sont mêmes, d’avis que la paix à l’Est de la Rdc passe par le départ de la Monuc. Cette question soulève des passions pour entre autre raison que la Monuc est une mangeoire. Un confrère avait même, sous un ton de reproche, rappelé à ceux qui souhaitent le départ de la Monuc, que la mission de l’Onu aurait donné des emplois à plus de 20.000 Congolais. Ainsi donc, croit-on comprendre, les petits avantages que la Monuc offre doivent prendre le dessus sur les nombreux torts que cette mission cause au Congo. Car, s’il est vrai que la Monuc a créé 20.000 emplois, elle en a détruit combien ou elle a empêché combien d’emplois qui auraient pu se créer ? Lorsqu’on met en doute la sincérité de la Monuc dans la lutte contre les Fdlr, c’est au regard des faits et gestes des dirigeants de cette mission. On peut en citer deux qui sont révélateurs des intentions à peine voilées de la Monuc.

En janvier 2009, lorsque la Rdc et le Rwanda s’engagent pour combattre les Fdlr, la Monuc ne cache pas sa mauvaise humeur. Pendant toute cette opération, la Monuc se désintéresse de la guerre contre les Fdlr. Dans les coulisses, elle apporte son soutien moral à tous ceux des Congolais qui avaient pris le parti de tirer à boulets rouges sur l’opération " Umoja wetu ". Quand après le retour des soldats rwandais, la Rdc poursuit la traque des Fdlr dans l’opération Kimia, la Monuc se distingue dans des accusations contre les Fardc. Elle va même, à la suite des Ong, dont HRW, jusqu’à soutenir que de la manière la plus officielle qui soit, les Fardc auraient préparé et lancé des opérations contre les populations civiles congolaises accusées d’être d’intelligence avec les Fdlr.

Pour ce faire, la Monuc, comme la fille capricieuse, a crié sur les toits le retrait de son aide à l’unité des Fardc qui aurait commis ce forfait. Encore que la réaction de la Monuc ayant été épidermique, c’est seulement après qu’on circonscrira cette sanction sur la seule unité supposée avoir commis le fameux crime. Avant cela, la Monuc voulait retirer son aide totalement à toutes les unités des Fardc au front. C’est curieux de constater que lorsqu’on demande à la Monuc de partir, on crie au scandale. Et pourtant elle n’hésite pas à menacer de suspendre son aide sans suspendre sa présence dans ce pays.

On avait cru que l’incident était clos et que la Monuc s’était débarrassée de sa mauvaise humeur lorsqu’il s’agit de combattre les Fdlr. Mais, chasser le naturel, il revient au galop. Après tous les discours prometteurs sur l’opération " Amani leo ", la Monuc vient d’annoncer une kyrielle de conditionnalités. Si ces conditions ne sont pas remplies, l’opération " Amani leo " ne démarrera pas. On peut alors observer le retard qu’a pris cette opération. En football on appelle cela stratégie pour casser le jeu de l’adversaire. Ainsi donc, pendant que la Monuc provoque du retard dans l’opération, les Fdlr trouvent le temps de se regrouper et se réorganiser. Ceux qui s’étaient posé la question de savoir si on avait besoin d’aller d’une opération à une autre, avec des temps morts pour la mise en chantier de la nouvelle opération, avaient raison d’être inquiets. Il nous revient en effet que la Monuc a posé de nouvelles conditions pour continuer à soutenir les Fardc dans leur guerre contre les Fdlr.

Parmi ces conditions, la Monuc demande le retrait de certains officiers Fardc des opérations dans le cadre de " Amani leo ". Il s’agit selon la Monuc, des officiers soupçonnés de violation des droits de l’homme. Le confrère du journal " Le Monde " qui donne l’information, cite des sources onusiennes qui, en plus ont requis l’anonymat. Ils sont trois, les officiers Fadc que la Monuc vise. Leurs noms n’ont pas été cités. Pour démarrer l’opération, la Monuc attendrait la réponse des Fardc. Comme on le voit, la question n’est pas posée en public comme la Monuc opère traditionnellement. On a vu l’opération prendre du retard sans qu’une explication claire ne soit fournie à l’opinion congolaise.

La Monuc, selon la même source, dit à qui veut l’entendre " qu’elle ne pouvait pas travailler avec ces officiers, dans le cadre de l’opération Amani Leo ". La même source poursuit en citant le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich. Pour lui, " il y a tout un processus lié aux conditions du soutien aux Fardc ". En plus du retrait des trois officiers, la Monuc estime que l’ " On doit identifier les bataillons et les commandants (FARDC) impliqués dans les violations (...). Apparemment, ils ne sont pas trois, car, l’opération d’identification doit se poursuivre. En plus, " Il doit y avoir une planification conjointe entre les Fardc et la Monuc, puis un ordre conjoint signé par les deux ".

Même si cela est à la limite de l’insupportable, on le comprendre étant donné que les Fardc et la force de la Monuc participent à la traque contre les Fdlr. Mais, ce qui est une injure à l’armée congolaise, même une moquerie aux opérations elles-mêmes, c’est l’implication des civils de la Monuc dans les opérations. Avant que chaque opération soit lancée, il faut que les parties signent un accord qui doit être approuvée par aussi bien les instances tant civiles que militaires de la Monuc. Sinon pas de soutien de la Monuc. Notre source reconnait que " C’est un processus un peu lent et en effet, il ralentit un peu les opérations sur le terrain. Mais cela doit être fait avant que les opérations proprement dites débutent ".

Pour revenir à l’approbation préalable du soutien de la MOnuc aux Fardc par les instances aussi bien militaires que civiles de la mission de l’Onu, il faut reconnaitre que ce processus annule l’efficacité des opérations. Car, on ne sera pas surpris que des pans d’attaque transpirent. Et on peut dire que la Monuc se prépare une sortie peu flatteuse. Si c’est dans cet esprit qu’elle entend travailler dans le cadre de sa mission reconfigurée, cela ne vaut pas la peine. Le conseil de sécurité de l’Onu, avant même que l’on sache de quoi sera faite cette mission reconfigurée, a annoncé les couleurs. Pour le Conseil de sécurité donc, " le soutien aux opérations des Fardc devait être strictement conditionné au respect du droit humanitaire international et des droits de l’Homme ".

La chanson est connue par cœur. Mais ce qui choque, c’est le fait que la Monuc l’entonne surtout lorsque le vent semble tourner en faveur de la paix à l’Est de la Rdc. Et cette chanson qui vient souvent pour jeter le discrédit sur les Fardc, ressemble à une remise en question. En faveur de qui ? Des Fdlr.

L’Avenir

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