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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

Il y a beaucoup à dire sur l’attentat contre l’avion d’ Habyarimana qui a provoqué le début du génocide

2 Avril 2012 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Attentat contre J.Habyarimana

"Nous avons lutté pendant des années contre un dictateur et nous avons mis au pouvoir un tyran"
(MO* ) —
Source: Mondiaal Niews

Dans la région Africaine des Grands Lacs, les rumeurs vont bon train au sujet du général Kayumba Nyamwasa et du colonel Patrick Karegeya, deux anciens collaborateurs de haut niveau de Paul Kagame qui se sont retournés contre lui, qui prépareraient une nouvelle guerre. Mais personne ne semble vraiment savoir quels sont réellement les plans de ce duo. Kayumba et Karegeya ont eu un entretien exclusif avec MO* : 'Nous sommes devenus des proies pour les tueurs de Kagame. Nous savons trop, beaucoup trop ! Et pour cette raison il veut nous faire taire.'

Le duo jouit toujours encore d’une grande considération dans l’armée Rwandaise. Kayumba était un des généraux ayant le plus de succès. Il était apprécié par les troupes pour son approche franche et généreuse. Des années durant, Karegeya a dirigé les services externes de renseignements de Kagame et était connu à Kigali comme un ‘Bourguignon’ ferme et bien documenté, qui se sentait à l’aise dans tous les milieux. Tous deux ont fui le Rwanda et trouvé asile en Afrique du Sud. L’année dernière, Kayumba a échappé de justesse à un attentat perpétré selon lui sur ordre de Kagame.

Officiellement, les autorités Sud-Africaines ont défendu à Kayumba de donner des interviews parce qu’un procès est en cours contre les auteurs de l’attentat. Il ne parlera donc pas de cela. Mais Karegeya le peut. Ensemble avec quelques autres figures marquantes du Front Patriotique Rwandais (FPR) tels Gérard Gahima, l’ancien procureur-général du Rwanda, ils ont fondé un nouveau parti politique : le ‘Congrès National Rwandais’ (CNR). Et cette organisation n’a qu’un seul but : faire tomber Kagame et rétablir la démocratie au Rwanda.

Les Sud-Africains sont visiblement ennuyés par leur présence. 'Le Rwanda n’est pour eux qu’un petit pays qui représente peu du point de vue économique', nous dit un académicien Sud-Africain ayant encore été dans le passé un conseiller de Kagame. 'Mais à Johannesburg, chacun sait quelle misère il a provoqué au Congo. Pour cette raison, il peut exercer des pressions sur notre gouvernement pour faire taire le duo. Mais d’autre part, l’Afrique du Sud connaît une plus grande liberté de presse que les autres pays Africains et les tribunaux fonctionnent ici de manière équitable. Donc le gouvernement doit quand même tolérer la présence de Kayumba en Karegeya.'

La rencontre physique avec Kayumba ne dure que quelques minutes et se limite à une courte visite de courtoisie. Par contre, nous pouvons parler avec lui des heures durant via Skype. D’autre part, Karegeya ne reçoit le plus souvent ses hôtes que dans des restaurants ouverts et très fréquentés où ses gardes de corps peuvent le tenir à l’œil. Malgré le fait que Kayumba a reçu une balle dans le ventre l’année dernière et a dû rester à l’hôpital durant des mois, il a l’air en pleine santé maintenant. Mais pour le rencontrer, il faut le connaître personnellement. Je reste 6 jours dans le pays et j’ai l’impression que je suis constamment suivi. Visiblement, pour les autorités, cet attentat envers le général en est un de trop.

Qu’est-ce qui a échoué entre vous deux et Kagame? Vous étiez son bras gauche et Kayumba son bras droit.

Patrick Karegeya: Nous étions très proches de Kagame et nous nous connaissions déjà depuis l’armée Ougandaise. Nous faisions partie du groupe d’officiers Rwandais préparant l’invasion du Rwanda et organisions la résistance au président Habyarimana. Kagame dirigeait les services de renseignements de Museveni. Moi-même j’étais lieutenant dans l’armée de Museveni et d’autres camarades occupaient des postes élevés dans cette armée.

Museveni nous avait toujours promis que, si nous l’aidions à le mettre au pouvoir, il nous aiderait à délivrer le Rwanda. Nous n’avions pas non plus de problèmes personnels avec Kagame. Le FPR dont nous faisions tous partie, avait été fondé par des camarades plus anciens tels Fred Rwigema, Peter Baingana en Chris Bunyenyezi. Mais il y avait aussi d’autres camarades comme Sam Kaka, Steven Ndugue et naturellement aussi Kayumba Nyamwasa.

Le plus souvent, nous nous réunissions dans ma maison de Kampala. Fred Rwigema est tombé au cours de la première invasion du Rwanda en 1991 et plus tard aussi Bunyenyezi. Ainsi Kagame a-t-il pu en tirer profit et avoir la haute main sur l’organisation. Il était un excellent stratège. Rwigema avait plus de charisme, mais Kagame était un technocrate très dur qui a apporté de la structure à l’organisation. Au début, nous étions d’avis que cette approche dure était nécessaire pour délivrer le pays plus rapidement et le ramener en vitesse de croisière. N’oublions pas que, au cours de la guerre et du génocide qui a suivi, des centaines de milliers de membres de nos familles et notre clan ont été tués. Nous devions donc réagir efficacement.

Pendant que les extrémistes Hutus se réorganisaient au Congo fin 1994 et début 1995 pour à nouveau déstabiliser notre pays, un gouvernement d’union nationale avait été installé dans lequel siégeaient aussi bien des Hutus modérés que des membres de notre organisation. Et nous espérions tous que celui-ci allait tirer le pays de l’ornière et rétablir la démocratie.

Les leaders des Hutus modérés qui siégeaient dans ce gouvernement ont été éliminés ou habilement manœuvrés les uns contre les autres par des figures ayant juré fidélité à Kagame. La presse a été muselée avec pour argument que le nouveau régime n’admettrait pas de journaux haineux ou des radios comme la Radio Mille Collines. Pour laisser croire à l’étranger qu’un système juridique équitable serait mis en place, les tribunaux gacaca sont nés et les élections qui ont suivi, ont été chaque fois manipulées et corrigées par les fidèles de Kagame.

Moi-même, j’étais à la tête des services externes de renseignements du pays. C’était mon travail de rassembler des renseignements sur nos ennemis à l’étranger ou sur des étrangers qui espionnaient notre pays. Parfois Kagame donnait l’ordre d’ouvrir un dossier contre des personnes totalement innocentes. En réalité, il voulait simplement les faire taire.

Kayumba Nyamwasa: Pendant les premières années après le génocide, j’ai assez vite compris que nous avions combattu pour chasser un dictateur, mais placé au pouvoir un nouveau despote. Parce que je connaissais Kagame aussi bien et depuis si longtemps, je pensais encore au début qu’on pouvait lui faire entendre raison. Mais il a commencé à réagir de plus en plus durement et radicalement à mes remarques.

Après le génocide, nous avons encore vécu des années très mouvementées au Rwanda : les extrémistes Hutus se réorganisaient au Congo et le pays devait être reconstruit à partir de zéro. Par la suite, la guerre a éclaté au Congo et nous avons dû tenir tête à des attaques des extrémistes Hutus venant du Congo. Nous avons donc concentré notre attention sur ces problèmes.

Mais vu d’ici, on peut dire que Kagame a fait habilement usage de la situation pour renforcer sa position. Nous savions tous qu’il ne pourrait jamais gagner les élections avec plus de 90% des voix sans tricher et sans mettre ses opposants politiques hors jeu. Les officiers qui obéissaient à ses ordres sans broncher étaient récompensés. Ceux qui osaient contredire le grand chef étaient poursuivis, envoyés au front ou assassinés.

Patrick Karegeya: En 2001, j’en ai eu marre d’écrire des rapports chaque fois contestés par Kagame. C’était mon travail de rédiger les rapports aussi objectivement que possible et de décrire les faits tels qu’ils étaient réellement. Kagame avait besoin d’arguments pour continuer à pouvoir justifier ses guerres au Congo et je le contredisais. Nous n’étions pas non plus d’accord sur d’autres choses.

Donc en 2001, j’ai été le voir pour lui dire que je voulais arrêter. Je lui ai dit que je voulais devenir homme d’affaires, que je resterais disponible pour des missions ponctuelles, mais que je ne voulais plus m’occuper à temps complet de mon travail à la tête des services externes de renseignements. Je n’ai jamais eu de réponse à cela et c’est en 2004 que les ennuis ont commencé.

J’ai été accusé de désobéissance et arrêté. Au début j’ai été retenu incommunicado pendant un certain nombre de mois. Ma femme et mes enfants ne savaient même pas où j’étais, ni où j’étais enfermé. On a alors construit une prison spéciale rien que pour moi à la caserne de Kayombe, près de l’aérodrome. Ensuite, ma femme a pu me rendre visite une heure par semaine. J’y suis resté 3 ans. Et pendant ce temps, je ne parlais à personne.

Puis subitement, j’ai été relâché. Quelques officiers amis m’ont raconté que Kagame voulait m’éliminer. J’ai donc pris la décision de me mettre en sécurité en fuyant le pays. Et j’ai abouti en Afrique du Sud.

Kayumba Nyamwasa: En 2001, Kagame a voulu mettre de côté le stafchef de l’armée. Je n’étais pas d’accord avec lui, car cet homme n’avait rien fait de mal. Je n’étais pas non plus d’accord avec la manière dont il voulait traiter Pasteur Bizimungu, le leader des Hutus modérés et alors Président du pays. Bizimungu avait aussi osé contredire Kagame et cela ne lui plaisait pas. De plus, le général craignait, qu’aux prochaines élections, Bizimungu n’engrange trop de voix.

J’ai été parler à Bizimungu, l’homme n’avait rien à se reprocher. Il était président du pays et donc par principe au-dessus de Kagame, alors stafchef de l’armée et plus tard aussi responsable de quelques postes ministériels mineurs. Mais nous savions tous que, en coulisse, il voulait contrôler tout le pays. Avec le prétexte que Bizimungu avait parlé avec le FDLR et nourrissait des pensées extrémistes, l’homme a été arrêté.

J’ai dit à Kagame qu’il avait fait une grave erreur et nous nous sommes disputés. Comme j’avais tellement de soutien dans l’armée, j’ai été épargné et envoyé en stage dans l’armée Britannique. J’y suis resté un an. Ensuite il a essayé de me mettre sur une voie de garage en me nommant ambassadeur en Inde. J’y ai eu assez de temps pour réfléchir. J’ai décidé de rentrer une dernière fois encore au pays pour lui parler. N’oubliez pas que nous nous connaissions depuis très longtemps. Mais cela aussi a échoué. C’est pourquoi j’ai fui à l’étranger. Finalement j’ai abouti en Afrique du Sud. Par la suite, nous avons encore été accusés de désertion et de haute trahison. Mais nous avons été bien reçus ici.

Comment Kagame a-t-il pu réussir à monopoliser votre affaire? Il n’était alors tout de même pas le seul dirigeant du FPR et vous auriez aussi pu intervenir plus tôt.

Patrick Karegeya: En effet ! Nous avons fait une faute énorme ! Mais encore une fois : au cours des années qui ont suivi le génocide, nous étions très occupés à remettre le pays sur les rails et à le protéger de nos ennemis.

Nous pouvons aussi encore parler longuement sur la guerre au Congo. Mais c’est et ça restera un fait que si nous n’avions pas envahi le Congo, les Hutus modérés et les Tutsis de ce pays auraient vraisemblablement tous été tués. Après le génocide, le Président Mobutu n’avait plus de contrôle sur les provinces du Kivu. Il existait des plans pour éliminer les Banyamulenge et chasser les Tutsis de Masisi. Et cela, nous ne pouvions pas le tolérer. Nous voyions pourtant bien que Kagame était en train de réduire sa base de pouvoir et qu’il éliminait un à un tous ses opposants. Mais nous voulions résoudre ce problème après avoir mis la situation du Congo sous contrôle.

Les anciens dirigeants du FPR comme Fred Rwigema et Chris Bunyenyezi jouissaient d’une beaucoup plus grande considération dans l’armée que Kagame. L’homme n’était pas populaire parmi les soldats et tous en avaient peur. Il savait donc très bien qu’il ne pouvait consolider sa position que par la main de fer. Et il a continué à faire ainsi. Mais cela a été de mal en pire : au début il écoutait encore. Mais maintenant, il règne sur le pays comme un vrai despote. Les quelques officiers qui le soutiennent encore, ont tous les mains couvertes de sang. Ils lui racontent des choses qu’il aime entendre.

Il y a quelques jours, il a encore placé quatre officiers supérieurs aux arrêts. Tous des officiers de la première heure qui ont fait des affaires louches au Congo, qui ont fait le sale travail pour Kagame au pays et qui lui sont entièrement dévoués. Mais pour les contrôler, il doit parfois leur taper sur les doigts. Ainsi il les monte les uns contre les autres et entretemps peut rester assis sur son trône. Il a aussi essayé de nous criminaliser tous. Moi-même, je ne suis pas recherché à l’étranger pour crimes contre l’humanité, mais Kayumba bien. D’autres, comme Joseph Nzabamwita et Dan Munyusa aussi. Pourtant la plupart des crimes ont été commis par de vrais fidèles de Kagame, comme Jack Nziza. Nous refusions de laisser assassiner des camarades. Nziza le faisait avec grand plaisir, parce qu’il pouvait ainsi se mettre en valeur auprès de Kagame

Beaucoup de choses se sont produites derrière notre dos et souvent nous l’apprenions quand il était trop tard. Jusqu’il y a peu de temps, Dan Munyusa a été le chef des services de renseignements militaire DMI (‘Division Military Intelligence’). Il y a quelques années, il avait déjà mentionné que Kayumba serait un bon successeur à Kagame. Car il avait travaillé longtemps avec Kayumba et ils s’entendaient bien. Kagame lui a dit qu’il serait tué s’il n’obéissait pas. Après cet incident, Munyusa a été envoyé au Darfour auprès des troupes Rwandaises de la force de paix Africaine. Et c’est seulement l’année dernière qu’il a été réhabilité entièrement.

Kagame lui a donné l’ordre de nous éliminer. Il en existe des preuves ! Les entretiens que lui et Nziza ont eu avec les tueurs à gages ont été enregistrés et sont maintenant disponibles sur You Tube. Cette sorte de généraux sont complètement en son pouvoir : ils ne peuvent pas fuir à l’étranger, car ils y seraient arrêtés directement pour crimes contre l’humanité. Et s’ils n’obéissent pas, ils seront éliminés. Munyusa a donc dû suivre les ordres de Kagame.

Le noyau d’officiers fidèles autour de Kagame est tellement restreint et fragile que l’on peut dire qu’il règne sur le pays comme un véritable despote. Et cela c’est très dangereux.

Mais si vous étiez vous-même à la tête des services externes de renseignements entre 1994 et 2004, vous êtes vous-même aussi responsable des assassinats des opposants à l’étranger. Vous ne pouvez tout de même pas dire que vous n’en saviez rien?

Patrick Karegeya: Croyez-moi pourtant bien ! Ces missions étaient exécutées derrière notre dos et nous l’apprenions le plus souvent seulement lorsque les attentats avaient été perpétrés.

Ainsi l’ancien ministre Seth Sendashonga a été assassiné au Kenya. Les vrais auteurs de tels attentats ne sont pas à rechercher bien loin, ils sont tous l’œuvre de Jack Nziza, le pitbull de Kagame. Nos raisons principales pour sortir du système sont évidentes : nous ne voulions plus rien avoir à faire avec ça. Les pratiques maffieuses ne sont pas pour nous. Une des raisons pour lesquelles Kagame veut nous éliminer, est le fait que nous savons trop. Il sait très bien que, lorsque nous témoignerons contre lui et ses sbires, il sera condamné. C’est alors seulement que nous en présenterons les preuves.

Kayumba Nyamwasa: Vous touchez le nœud du problème ! Moi-même, je suis recherché en Espagne et en France pour crimes contre l’humanité. En Espagne, je suis recherché pour un attentat contre 3 coopérants Espagnols et je suis aussi accusé d’avoir participé au tir sur l’avion d’Habyarimana.

Je dois encore rester quelques temps ici en Afrique du Sud pour le procès en cours contre les 6 accusés de l’attentat contre moi. Ils ont reçu de l’argent de collaborateurs de Kagame pour me tuer. Je dois témoigner en mars. Mais ensuite je veux aller en Espagne pour parler aux juges. Je n’ai rien à cacher, bien au contraire ! Et je comprends très bien que je dois d’abord me faire innocenter avant de pouvoir mener une opposition efficace contre Kagame.

Ce que je ne comprends pas très bien dans l’appareil judiciaire Français, c’est que les inspecteurs de police ne viennent pas me trouver ici. D’après ce que l’on dit, ils ne veulent parler avec moi que si j’ai quelque chose de sensé à leur dire. Mais comment peuvent-ils m’accuser d’un méfait s’ils croient déjà maintenant que je n’en sais rien ?

Il est grand temps que la vérité éclate. Kagame sait qu’il sera condamné quand nous témoignerons contre lui. C’est pour cela qu’il veut nous tuer. Les hommes qui m’ont descendu ici en Afrique du Sud étaient des tueurs à gages. J’ai regardé le tireur droit dans les yeux ! Il n’avait pas d’émotion et pour lui, c’est un job comme beaucoup d’autres. Entretemps, quelques témoins principaux ont aussi été achetés dans cette affaire. Ils ont retiré leurs déclarations antérieures. Vous pouvez nous accuser de n’avoir pas agis plus rapidement contre Kagame. Mais nous n’étions pas d’accord avec son approche. Il n’y aura jamais de paix au Rwanda si ces vérités ne sont pas mises en lumière.

Il y a beaucoup à dire sur l’attentat contre l’avion d’ Habyarimana qui a provoqué le début du génocide. Vous prétendez que Kagame en est aussi responsable.

Patrick Karegeya: Nous le savons tous. Le génocide était en pleine préparation et le MRND, le mouvement extrémiste Hutu au pouvoir alors, avait pris les mesures nécessaires pour mettre le pays sans dessus dessous. Mais il est sûr qu’il y aurait eu beaucoup moins de victimes innocentes si Habyarimana avait encore vécu. Il n’aurait jamais permis que les Interhamwes tuent aussi massivement.

Tous les officiers supérieurs du FPR savent que Kagame en a donné l’ordre. Nous en présenterons aussi les preuves nécessaires très bientôt. Il est encore trop tôt maintenant. L’affaire doit encore être examinée plus en profondeur et si nous parlons trop de cela, d’autres témoins principaux risquent aussi de disparaître.

De plus, on ne sait jamais avec les juges Français : Kagame a envoyé une taupe en France pour tester l’appareil judiciaire Français. Cette personne, ex-collaborateur du FPR, était recherchée en France pour crimes contre l’humanité. Les Français n’ont pourtant pas pu la poursuivre. Plus grave encore : le rôle joué par l’armée française et le gouvernement Français au Rwanda risquait d’être révélé. N’oubliez pas que les Français avaient entrainé les Interhamwes et qu’ils ont continué à soutenir le régime d’ Habyarimana encore bien après le génocide. Sous l’œil vigilant des ‘légionnaires’ des milliers de Tutsis et Hutus modérés ont encore été tués. Kagame avait gagné.

Pour le moment, les Français sont de nouveau amis avec lui. Rose Kabuye, la dame qui a joué le rôle de taupe, a été accueillie en héroïne à son retour au Rwanda. Cela alors qu’elle et son mari avaient dépassé les bornes et s’étaient eux-mêmes fait si mal voir que Kagame les avait rejetés. L’aventure en France est venue pour elle comme un cadeau du ciel. Je dois le dire : Kagame est un fin renard !

Kayumba Nyamwasa: Maintenant vous savez pourquoi nous nous détournons de Kagame. Vous ne pouvez pas régner sur un pays avec une main de fer et nous ne voulions pas être complices.

L’auteur publie cet article sous un pseudonyme pour ne pas mettre en danger sa famille et ses amis au Rwanda.

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