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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

Bruxelles joue au sapeur-pompier

14 Janvier 2010 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Actualités


(Kimp.)

Steven Vanackere, ministre belge des Affaires Etrangères, est annoncé à Kinshasa pour le 18 janvier. Cette visite officielle s’inscrit dans le cadre des liens d’amitié et de coopération entre la Belgique et la République Démocratique du Congo. Le successeur de Louis Michel et Karel de Gucht au poste a confié, au cours de l’émission « Terzake » de la chaîne de télévision publique flamande « Canvas », dont il était dernièrement l’invité en compagne du précité, que son pays n’avait pas l’intention de toucher à l’aide au développement, destinée avant tout à aider la population congolaise. A son avis, Bruxelles ne devait pas pratiquer une « politique défaitiste » à l’égard de son ancienne colonie. Selon Steven Vanackere, qui a affirmé ne pas se montrer naïf dans l’approche du dossier congolais, a fait savoir qu’il allait se focaliser sur l’importance de la communication et le rôle particulier que la Belgique est appelé à jouer envers la République Démocratique du Congo.

Les observateurs notent que le nouveau patron de la diplomatie belge opère un net distinguo entre la dernière prise de position de son compatriote Karel de Gucht au niveau de l’Union Européenne et celle de Bruxelles vis-à-vis des hommes au pouvoir à Kinshasa. Steven Vanackere se veut visiblement porteur d’un message d’apaisement au peuple congolais et à ses dirigeants. Son souci de ne pas jeter de l’huile sur le feu est facilement perceptible. La longue crise ayant secoué les relations entre Bruxelles et Kinshasa, durant pratiquement toute l’année 2008 et une bonne moitié de 2009, à la suite des déclarations antérieures du même Karel de Gucht, alors ministre des Affaires Etrangères, est une expérience que les autorités belges n’aimeraient apparemment pas réitérer. Steven Vanackere a certainement mesuré le haut degré de susceptibilité des décideurs congolais, très allergiques aux leçons de gouvernance de type néocolonialiste. Ne pas personnaliser le débat A propos de la réaction de Kinshasa, jugée « patriotique » par certains et « épidermique » par d’autres, l’opinion publique congolaise est divisée. Les partisans de la modération conseillent au gouvernement congolais de ne pas trop appuyer la pédale de la nervosité, compte tenu du positionnement stratégique de plusieurs personnalités belges sur l’échiquier européen et de la portée de la voix de la Belgique dans l’analyse des questions congolaises de l’autre côté de la Méditerranée. Dans le contexte international du moment, Kinshasa a intérêt à ne pas personnaliser le débat. Comme indiqué dans notre dernière édition, la réplique la plus souhaitée contre le jugement de Karel De Gucht serait la traduction en actes, sans état d’âme, de la tolérance zéro dans tous les rouages de la vie nationale. On rappelle que c’est un Belge, Van Rompuy, qui préside l’Union Européenne, avec comme Commissaire au Développement son compatriote Karel de Gucht. Il est bon de noter que c’est la Belgique qui va hériter, à partir du 1er juillet 2010, de la présidence tournante de cette institution, comme en 2002. Une polémique ayant pour cibles des individus, surtout belges, ne ferait nullement avancer la cause du Congo sur la scène internationale. Au contraire, le pays risque de s’affaiblir davantage politiquement et diplomatiquement, comme c’est le cas présentement dans la nouvelle affaire De Gucht.

2010-01-13

 Le Phare Quotidien indépendant

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