Avions poubelles: Hewa Bora de la RDC à nouveau suspendu en Europe (Liste des avions interdits de vol dans le ciel européen)
Liste des avions interdits de vol en Europe
La compagnie aérienne privée congolaise Hewa Bora Airways (HBA) semblait bien contourner la liste noire de l'Union européenne interdisant aux avions congolais
d'atterrir en Europe. Elle a conclu, au mois de mai 2009, un partenariat avec Rak Airways, une compagnie d'Emirats Arabe Uni et ce contrat lui a permis d'ouvrir sa ligne Kinshasa-Bruxelles avec
un avion sous contrôle de navigabilité du Sao Tome et Principe. Ce sont les
autorités de ce pays qui ont suspendu, samedi, l'autorisation de Hewa Bora de voler vers l’Europe. Stavros Papaiouannou, patron de Hewa Bora accuse les autorités belges d'avoir fait pression sur
Sao Tomé pour privilégier son concurrent, Brussels Airlines. Radiookapi.net vous propose l’entretien de Stavros Papaiouannou à l’émission Echos d’économie.
Radiookapi.net : Maintenant c’est fini, vous avez reçu une interdiction de ne plus atterrir sur le sol européen.
Stavros Papaiouannou : Oui c’est exact. Nous avons reçu une lettre de Sao Tome et Principe qui nous avise qu’elle suspend notre autorisation de pouvoir exploiter l’Europe et cette
suspension a été faite suite à l’énorme pression que le président de l’aviation civile belge a faite sur Sao Tome et Principe.
RO : Ne serait-ce pas lié au fait que toutes les compagnies congolaises sont sur la liste noire de l’Union européenne ?
SP : Non ! Vous avez parlé ici de Sao Tome, ce n’est pas la liste noire ! Le problème est le suivant : Bruxelles Airlines a aujourd’hui un marché de 100000 coupons par an en Europe et chaque
coupon est évalué à 1000 USD. A cause de notre présence sur le marché, la compagnie est obligée de vendre ces coupons à 500 USD. Ce qui fait 50 millions USD au lieu du double. Or, 500 millions de
dollars c’est ce qui couvre la perte de la Compagnie de l’année 2009. En d’autres mots, la seule ligne de Kinshasa couvre l’entièreté de la perte de Bruxelles Airlines sur l’année 2009. L’enjeu
est donc très grand car nous avons obligé la compagnie à vendre mois cher et c'est ce qui les gène.
RO : Est-ce que ce n’est pas là une raison facile d'accuser votre concurrent ?
SP : Ce n’est pas moi qui ai accusé ! C’est Sao Tome et Principe qui nous a écrit en nous disant ‘’nous avons reçu des pressions inimaginables de la part de la Belgique et nous n’avons pas de
choix sinon nous serons « blacklistés » ‘’. Et ils avaient l’impression que nous n’irions pas loin. Mais quand ils se sont rendus compte que les dégâts économiques de Bruxelles Airlines étaient
graves ; qu’il y a eu plus de 300 agents au chômage, 256 pilotes au chômage partiel, que les chiffres de la compagnie sont dans le rouge complet, ils se sont dit qu’il faille sauver la compagne
et pour cela, tout le gouvernement belge s’est mis au chevet du malade. Bien entendu, les banques ne veulent plus donner de l’argent à cause de la concurrence déloyale au sein d l’Union
européenne, mais ils ont trouvé un autre moyen. Ils ont dit : c’est qui votre concurrent ? On va nettoyer. C’est ainsi que leur ministre de Transport répondra à l’interview…
RO :C’est comment ça que vous interprétez?
SP : Etes-vous belge ou quoi ? Vous m’avez posé des questions ! Lorsque je dit que le ministre belge a fait une interview ce n’est pas de l’interprétation ! Ils n’ont pas dit qu’il y a un
problème de sécurité ni de sûreté. Ils ont dit « on va voir comment on va les écarter ». C’est ça le problème.
RO : Au mois de septembre dernier il y a un vol de Hewa Bora sur Bruxelles qui avait connu quelques 7 ou 5 heures de retard. Ne serait-ce pas à cause de cela que les Belges se disent ça en est
assez ?
SP : Mais, c’est eux-mêmes qui ont causé le retard. Ils ont fait 4 contrôles sur un vol .chaque contrôle prenait deux heures. Vous créez vous-mêmes le retard et vous dites vous êtes en retard, ça
ne va pas ! Après ça nous avons eu des rapport de l’administration de l’aviation civile française qui nous a écrit est qui ont été entièrement satisfaite de notre avion. La preuve : nous n’avons
pu jamais été contrôlés par les français.
RO : La situation étant ce qu’elle est comment allez-vous vous en sortir ?
SP : Nous avons un gouvernement ! Eux, les Belges, ont voulu politiser. Mais c’est très bien ! Maintenant il appartient à notre gouvernement de prendre des responsabilités. Nous Hewa Bora nous
sommes humiliés et nous estimons que l’ensemble du pays aussi est humilié. Nous ne devrons pas réagir seuls dans cette affaire!
RO : Vous appelez le gouvernement à s’impliquer. Mais vous êtes quand même une entreprise privée !
SP : Et alors… c’est nous qui votons ! Ceux qui sont au pouvoir c’est nous qui les avons élus ? Sont-ils au pouvoir pour les entreprises publiques uniquement ?
RO : Avez-vous déjà formellement sollicité un appui du gouvernement dans ce sens ?
SP : Bien sûr, nous avons été voir ceux qu’il fallait. Je ne cite pas les noms pour ne pas donner la possibilité à nos concurrents de nous court-circuiter.
R.O :Merci
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