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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

La société civile rwandaise en exil demande à Paul Rusesabagina d'être candidat aux prochaines élections présidentielles

30 Septembre 2009 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Rwanda: élections 2010



Les représentants de la société civile rwandaise en exil qui se sont réunis à  San Antonio au Texas en date du 19 septembre 2009 à l’invitation de l’organisation Women for Truth and Reconciliation in Rwanda (WTRR) ont demandé à Paul Rusesabagina d'être candidat aux prochaines élections présidentielles rwandaises au mois d'août 2010 contre Paul Kagame. Au cours de cette réunion à laquelle assistait le héros du film de Terry Georges, Hôtel Rwanda, ils ont examiné le récent témoignage accablant de Mme Claire Uwamutara, la situation catastrophique qui prévaut actuellement au Rwanda sur le plan des droits de la personne ainsi que l
’épuration ethnique secrète et habilement exécutée qui sévit contre les Hutu au Rwanda et la persécution que subissent tous ceux qui s’y opposent.

 


 

U.S: Déclaration de la Société Civile Rwandaise en Exil ( 24.09.09)

Les représentants de la société civile rwandaise en exil qui se sont réunis à  San Antonio au Texas en date du 19 septembre 2009 à l’invitation de l’organisation « Women for Truth and Reconciliation in Rwanda »  - WTRR - ont examiné rigoureusement le récent témoignage accablant de Mme Claire Uwamutara ainsi que la situation catastrophique qui prévaut actuellement au Rwanda sur le plan des droits de la personne. Ils sont profondément consternés par le degré de cruauté de l’appareil de sécurité de l’Etat rwandais, et condamnent sans réserve le processus d’élimination planifiée d’une partie de la population rwandaise actuellement en cours tel qu’allégué dans ledit témoignage, et la violation généralisée des droits de la personne par le régime actuel rwandais. C’est pourquoi, ils demandent une action salvatrice immédiate de la communauté internationale et de toute personne éprise de paix, de justice et de liberté, et leur soumettent les recommandations ci-après pour secourir le peuple rwandais : 

  1. Les allégations contenues dans le témoignage de Mme Claire Uwamutara sont à tel point scandaleuses qu’elles provoquent un sentiment profond d’horreur et d’effroi. Elles viennent s’ajouter à beaucoup d’autres éléments très alarmants contenus dans de multiples rapports d’organisations de défense des droits de la personne, d’experts indépendants et de journalistes qui prouvent que la discrimination ethnique a été érigée en mode de gouvernement par le régime en place à Kigali et que le génocide se poursuit au Rwanda1. Devant la monstruosité des crimes allégués, comment le monde peut-il encore rester les bras croisés? La société civile rwandaise en exil prie tous les partenaires du Rwanda et les Grandes Puissances occidentales qui continuent d’appuyer le régime actuel rwandais de cesser de fermer l’oeil et d’arrêter leur appui sans plus tarder.  De plus, en raison de la gravité de ses crimes, le régime de Kigali dirigé par le dictateur Paul Kagame, ne devrait plus être autorisé ni d’adhérer ni de siéger au sein de diverses institutions internationales de grand renom telles que les Nations Unies, le Commonwealth, le « Corporate Council on Africa », la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, etc. La communauté internationale ne peut pas être neutre en face du crime : elle est forcément pour ou contre les victimes. En d’autres termes, elle ne peut pas prétendre ne pas être fortement interpellée par les horribles crimes en cours au Rwanda et dans la région des Grands Lacs Africains ou par l’enseignement moral du célèbre sage Albert Einstein qui déclara que « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent et refusent d’agir»; elle doit enfin décider de rendre le « plus jamais ça » une réalité.
  2. L’épuration ethnique secrète et habilement exécutée qui sévit contre les Hutu au Rwanda et la persécution que subissent tous ceux qui s’y opposent constituent un défi direct à la conscience morale de l’humanité. Ce sont ces pratiques inhumaines qui continuent d’alimenter le flot de réfugiés rwandais et de maintenir en exil des millions de personnes. La société civile rwandaise remercie vivement tous les pays qui ont accueilli ces réfugiés rwandais sur leurs territoires et les exhorte à continuer de leur témoigner l’humanité fraternelle. Elle leur demande instamment de ne pas céder aux pressions du régime en place à Kigali et de ne pas les renvoyer à leurs tortionnaires au Rwanda.
  3. Les femmes de WTRR sont atterrées par le sort particulièrement cruel réservé aux femmes et aux enfants ciblés par le régime de Kigali tel que décrit par Mme Uwamutara - au même moment où la région des Grands Lacs Africains notamment au Nord et au Sud Kivu en République Démocratique du Congo est en proie à une flambée de violences sexuelles ciblant ces mêmes groupes - et par l’inaction de la communauté internationale en face d’une telle barbarie. Ces sévices sexuels, qui exposent le caractère outrancièrement sadique et bestial des criminels, montrent, une fois de plus, l’extrême urgence de secourir ces groupes vulnérables. La société civile rwandaise en exil supplie les leaders du monde, en particulier les femmes en position de pouvoir, telles que la Présidente du Libéria Mme Ellen Johnson Sirleaf, la Chancelière allemande Angela Merkel, la présidente du congrès américain Nancy Pelosi, la Secrétaire d’Etat américaine Mme Hillary Rodham Clinton, la première dame américaine Michelle Obama et les autres premières dames des superpuissances, l’Ambassadrice américaine aux Nations Unies Mme Susan Rice, la Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme Mme Navanethem Pillay, et la présidente d’Amnesty International Mme Irene Khan, de traiter comme leur propre problème non seulement la question du fléau des violences sexuelles dans la région des Grands Lacs Africains, mais aussi celle du crime contre une partie des femmes rwandaises dans leur essence même de procréation. La compassion envers les victimes restera toujours incomplète aussi longtemps que des sanctions exemplaires concrètes  seront absentes contre le régime actuel rwandais qui, tout en se targuant d’avoir un parlement ayant le plus de femmes au monde, a pourtant engagé une guerre ouverte contre le corps de la femme tel que l’a dénoncé Mme Hillary Rodham Clinton lors de sa récente visite à Goma en RDC, en plus de servir de refuge pour les auteurs de ces horribles crimes  tel que le général Laurent Nkunda. 
  4. Les crimes contre l’humanité et d’autres graves violations des droits de la personne qui  continuent d’être perpétrés au Rwanda et dans la région des Grands Lacs Africains trouvent leur origine dans l’impunité qui a été garantie à des seigneurs de guerre à la tête du régime rwandais actuel pourtant soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre, des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité, et des actes de terrorisme et sur lesquels pèsent des mandats d’arrêt internationaux. Ils sont la démonstration éloquente de l’échec cuisant du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) devenu un tribunal des vaincus et, par conséquent, une partie du problème plutôt que de la solution au drame rwandais. C’est pourquoi, la société civile rwandaise en exil en général et les femmes rwandaises en particulier, demandent au Conseil de sécurité des Nations Unies qui a créé le TPIR par la Résolution 955 du 8 novembre 1994, de prendre ses responsabilités et de veiller à ce que ce dernier remplisse pleinement sa mission. Elles réclament aussi que le procureur du TPIR, M. Boubacar Jallow, cesse de faire de la discrimination ethnique parmi les victimes à défendre et les présumés criminels à poursuivre. C’est uniquement à travers la vérité, la justice équitable et le respect des droits de l’homme que le peuple rwandais connaîtra une véritable réconciliation et pourra reconstruire sa nation sur des bases solides.
  5. A la lumière du témoignage accablant de Mme Claire Uwamutara et au vu de la succession sans fin des crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes de génocide et actes de terrorisme qui ont endeuillé le Rwanda depuis 19 ans, la société civile rwandaise en exil est consternée de constater que le peuple rwandais est toujours aux prises avec une combinaison de crises sociale, humanitaire, politique et économique, toutes provoquées par le régime du FPR dirigé par le général Paul Kagame et rarement connues ailleurs dans le monde. Elle considère que cette situation exige une approche de solution originale et audacieuse. Aussi sort-elle de sa réserve pour faire connaître sans ambigüité sa position sur la question du leadership de notre pays. Le Rwanda d’aujourd’hui est comparable à bien des égards à l’Afrique du Sud du temps du régime honni d’Apartheid. Comme il a fallu un leader spécial en la personne de Nelson Mandela pour ouvrir aux Sud-Africains une ère nouvelle sans confrontation interraciale, la société civile rwandaise en exil est fermement convaincue qu’il faudra un leader aussi spécial pour assurer à la nation rwandaise un changement politique sans effusion de sang. Elle a donc prié Mr. Paul Rusesabagina, dont l’héroïsme au cours du génocide de 1994 a été salué par le monde entier, de secourir une fois de plus le peuple rwandais en envisageant de se représenter aux élections présidentielles de 2010 afin de lui offrir la chance du choix, de l’espoir, de la paix et de la réconciliation. Mr. Rusesabagina, qui a assisté aux travaux de la conférence à titre de président de la fondation « Hotel Rwanda Rusesabagina Foundation », a remercié l’assistance de la confiance lui témoignée et a promis de réfléchir sur cette proposition avant de rendre publique sa position dans les tout prochains jours.

 

Fait à San Antonio, Texas, le 19 septembre 2009 
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Pour  la société  civile rwandaise en exil

Mme Antoinette Uwimpundu (signé)

Porte-parole du WTRR – Women for Truth and Reconciliation in Rwanda

 

 

www.irwanda1.com

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A
<br /> Kuli WTRR<br /> -Candidature ya Rusesabagina ndayishyigikiye<br /> -Nizere ko ahubwo ibikubiye muli iyi nyandiko byagejejwe (mu barwa) kuli baliya baDame ndetse n' abakuru b' ibihugu n' imiryango mpuza mahanga.<br /> -Kandi WTRR rwose izafashe uriya mubyeyi wapfakasjwe na Leta ya Kagame mu kubona ubuhungiro mu bihugu byateye imbere mu guharanira ikiremwa muntu.<br /> <br /> Mbaye mbashiye<br /> <br /> Dr. Augustin Mutamba<br /> <br /> <br />
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