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 Editions Sources du Nil  : Livres sur le Rwanda, Burundi, RDCongo

RDCongo: Me Yangambi défenseur des droits de l'homme accusé d'insurrection par le Ministre Lambert Mende

30 Septembre 2009 , Rédigé par Editions Sources du Nil Publié dans #Justice et Droits de l'homme

Mende dénonce une insurrection
(Tshieke Bukasa )

Le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, a entretenu les professionnels des médias sur les principaux points brûlants de l’actualité, hier lundi 28 septembre dans son cabinet de travail. Parmi les sujets abordés, il y a les menaces à l’endroit des défenseurs des droits de l’homme, le démantèlement d’un mouvement insurrectionnel, l’affaire Makila, le dossier RFI, la paix à l’Est du pays, etc. En guise d’introduction, Lambert Mende a révélé le démantèlement d’un groupe insurrectionnel visant la déstabilisation de la ville de Kisangani par les armes. D’après le ministre, au cœur du complot se trouve un défenseur des droits de l’homme, Me Firmin Yangambi, président de l’Organisation non gouvernementale « Paix sur Terre ». « Il a été arrêté mercredi par la justice militaire de notre pays alors qu’il était en train de convoyer une cargaison d’armes de guerre dans le but de lancer un nouveau mouvement insurrectionnel contre la République à partir de Kisangani », a indiqué Lambert Mende. Transféré à Kinshasa dans l’après-midi du dimanche 27 septembre, Me Firmin Yangambi est à la disposition de la Cour Militaire, devant laquelle il devra répondre de l’accusation de fomenter un « terrorisme urbain ».

Le porte-parole du gouvernement s’est refusé à livrer d’autres détails (taille du conteneur, type d’armes, complices, etc.) liés à cette affaire, arguant que des pièces à conviction sont déjà transférées à la justice. « La justice militaire fera son travail en entamant dès ce jour l’instruction de ce dossier selon toutes les règles de l’art », a-t-il promis. Lambert Mende a dénoncé une « phraséologie redondante » sur les droits de l’homme, utilisée par d’aucuns comme un paravent idéal pour couvrir tous les trafics, même criminels. En clair, il a vilipendé la prétention de certains animateurs des Ong congolaises des droits de l’homme de défier en permanence les institutions légitimes de l’Etat, dans le souci de « justifier la pérennisation du schéma de substitution comme au temps où la légitimité des dirigeants de l’Etat était contestable et contestée ». A titre illustratif, il a renseigné que de faux rapports ont été ficelés par des activistes congolais sur leur pays uniquement pour garantir leur pain quotidien. Selon lui, les ONGDH ont tendance à entretenir délibérément l’amalgame entre leur mission et celle des journalistes. « Il est vrai que le gouvernement a sur sa table des dossiers des journalistes tués ou menacés de mort dans l’exercice de leur profession. Cependant, nous ne sommes informés d’aucun cas d’assassinat d’un défenseur des droits de l’homme depuis l’avènement de la 3ème république en 2006. (…) Pourquoi donc ce jumelage incongru entre les journalistes et les ONGDH, comme si les journalistes étaient soudain dépourvus de parole, eux dont c’est le métier !», s’est-il exclamé. S’agissant de la situation de l’Equateur, caractérisée par la déchéance du gouverneur Makila par la Cour Suprême de Justice, Lambert Mende a indiqué qu’une page a été tournée, alors qu’une vacance est constatée à la tête de cette province. Saluant la sportivité de l’ancien gouverneur, qui s’est publiquement incliné devant la décision de la Haute cour, le ministre a précisé que son gouvernement va appuyer la Commission Electorale Indépendante dans l’organisation d’une nouvelle élection du gouverneur et du vice-gouverneur, dans un délai de 15 jours, à dater de la notification de l’Arrêt de la Cour à la Commission. Quant au retrait de certains groupes armés du processus de paix issu de l’Accord de Goma, il a tenu à préciser que la paix reste une option incontournable du pays ; ensuite, le processus de pacification engagé actuellement ne vise nullement des entorses à l’ordre juridique instauré dans notre pays depuis les élections générales de 2006. Concernant l’hypothèse d’une révision constitutionnelle, Lambert a été tranchant. D’abord, la concertation interinstitutionnelle existe depuis 2006 et n’est pas destinée à la révision constitutionnelle ; ensuite, le principe de la révision étant légal, puisque constitutionnel, il faut arrêter de le dramatiser ; et enfin, il a souligné que jusque-là, les conclusions non encore produites par des experts, qui sont dans la phase de leur cogitation, n’engagent que leurs intelligences.

2009-09-29

 

Source: Le Phare Quotidien

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