Un naufrage de plus sur le Kasaï (à Tshikapa): 9 morts
Les membres d’équipage n'ont pas été retrouvés sur place. Ils ont fui les représailles. Le rapport sommaire de cette équipe mixte confirme l’appartenance de la
baleinière accidentée aux établissements Trans-Nyalongo. La baleinière se rendait de Mayimbi à Tshikapa. L’équipe s’est entretenue avec quelques rescapés. Ceux-ci ont précisé que l’embarcation
transportait près d’une centaine de personnes en majorité des femmes et des élèves. Quant aux causes de l’accident, ces rescapés sont divisés. Certains parlent de la surcharge tandis que d’autres
croient à la thèse du vent violent survenu au confluent avec la rivière Nsumbuji. Et sur place, la baleinière a coulé avec toute sa cargaison dont la grande partie était constituée des produits
vivriers.
Plusieurs autres sources contactées à Tshikapa doutent de l’indemnisation des victimes de cet accident. Ces sources constatent avec regret que la plupart de baleinières qui mouillent les eaux du
territoire de Tshikapa ne sont jamais assurées.
Ce drame survient deux jours après le naufrage des deux autres bateaux dans la province du Katanga sur le fleuve Congo et sur la rivière Luapula.
Il faut dire qu’au lendemain des accidents des bateaux survenus au Katanga, le ministre provincial des Transports a publié une série de mesures applicables dans le cadre du transport fluvial et
lacustre. Le ministère exige, entre autres, la tenue à jour du manifeste par chaque équipage et son archivage par l’administration publique.
Quant au naufrage survenu au courant de la semaine dernière sur la rivière Luapula, les autorités locales ne sont toujours pas en mesure de dire combien de passagers étaient montés à bord. En
rapport avec le bateau Kyabuntu qui a fait naufrage au Katanga, le manifeste détenu par le commissariat fluvial comportait 58 passagers, pourtant le nombre de morts repêchés et celui de rescapés
se situait autour de 130 personnes. Selon les témoignages de rescapé, 190 passagers voyageaient au bord du Kyabuntu. Depuis sa cachette à une dizaine de kilomètres du lieu d’accident, le
capitaine du bateau Valery Bukadibwepu a donné sa version des faits : «Les clients de Kyabuntu étaient au nombre de 97 personnes et puis 5 personnes ont été recommandées par le bureau du
commissariat fluvial, 5 personnes de la force terrestre, 3 de la force navale. Voilà le nombre de passagers sans compter les enfants. Nous n’enregistrons pas les enfants parce qu’ils ne paient
pas des tickets de voyage. »
Pour rappel, au courant de ce même mois de septembre, ce même bateau Kyabuntu a fait naufrage le 14 septembre dernier toujours sur le Lualaba [Ndlr : partie supérieure du fleuve Congo], à 7
kilomètres de la localité d’Ankoro. Les sources sur place ont indiqué que 190 passagers avaient voyagé à bord de cette embarcation.